Comment le service façonne la compétitivité des industries aujourd’hui

Comment le service façonne la compétitivité des industries aujourd’hui #

De la production de biens à la création de valeur immatérielle #

Les dernières décennies ont été le théâtre d’une véritable mutation : l’industrie élargit désormais son champ d’action au-delà de la simple fabrication. Aujourd’hui, les grands groupes comme les PME réorganisent leur proposition autour de solutions hybrides, où la performance perçue se joue autant sur la technicité du produit que sur l’offre de services associés.

La distinction autrefois stricte entre biens tangibles et prestation intellectuelle s’effrite : Dassault Systèmes, par exemple, s’appuie sur la fourniture de logiciels de simulation et de design, tandis que Michelin capitalise sur la maintenance prédictive et le suivi des flottes, tant auprès des professionnels que du grand public. Ainsi, la création de valeur immatérielle devient centrale, incarnée par des activités comme la R&D, la logistique avancée, l’analyse des données et la gestion personnalisée de la relation client. Nous constatons que ces services contribuent à renforcer la fidélisation tout au long du cycle de vie des équipements industriels.

  • Secteur aéronautique : Airbus accompagne ses clients bien au-delà de la livraison d’avions, via des contrats de maintenance globale et des services de rétrofit.
  • Industrie automobile : Valeo propose des solutions d’assistance technique à distance et des mises à jour logicielles après-vente, illustrant l’hybridation de son activité.
  • Matériel médical : Siemens Healthineers valorise son offre par la télésurveillance et la formation continue des utilisateurs.

L’émergence des prestations stratégiques internes et externalisées #

La dynamique du « service industrie » s’exprime fortement à travers l’essor de fonctions supports et expertes, souvent externalisées pour accroître la réactivité et conserver une excellence opérationnelle. Sur le terrain, ce mouvement se traduit par la création de nouveaux métiers et une recomposition de la chaîne de valeur autour de la polyvalence. L’industrie française, à l’image du groupe Safran, investit massivement dans la maintenance prédictive et la cybersécurité, afin d’anticiper les incidents sur ses chaînes aéronautiques et gagner en efficacité.

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Les entreprises font appel, chaque année, à des prestataires spécialisés pour des tâches à forte composante technique. La gestion déléguée de l’informatique industrielle, le nettoyage en environnements sensibles — comme chez Sanofi ou L’Oréal pour garantir la stérilité des sites pharmaceutiques et cosmétiques — ou encore la logistique externalisée dans l’industrie agroalimentaire sont devenus des leviers standards de flexibilité et de performance.

  • Assistance technique : Les fournisseurs d’énergie comme EDF intègrent des services de gestion de l’efficacité énergétique pour les industriels partenaires.
  • Contrôle qualité et traçabilité : Dans l’agroalimentaire, Bonduelle recourt à des sociétés tierces pour l’audit continu de ses sites et la conformité réglementaire.
  • Transport et logistique : Michelin collabore étroitement avec des acteurs du transport multimodal afin d’optimiser la livraison de ses pneumatiques à l’international.

Les nouveaux moteurs de compétitivité : innovation et proximité client #

Nous observons une montée en puissance des services comme vecteurs d’avantage compétitif durable. L’innovation n’est plus seulement synonyme de rupture technologique, mais englobe la capacité à concevoir des offres de services sur-mesure, adaptées aux exigences souvent complexes des clients professionnels et institutionnels.

Dans le secteur de la métallurgie, Fives propose du rétrofit et de la maintenance prédictive grâce à l’intelligence artificielle intégrée aux machines-outils. Schneider Electric mise, quant à lui, sur l’accompagnement à la transformation digitale des usines grâce à des solutions d’industrie 4.0 et d’optimisation énergétique. Cette dynamique permet à chaque acteur de s’imposer comme un partenaire stratégique, plutôt qu’un simple fournisseur.

  • Personnalisation : Le secteur de la robotique industrielle, mené par des leaders comme Staubli ou Fanuc, développe des suites logicielles pour adapter les robots aux lignes spécifiques de production de chaque client.
  • Expérience client : Bosch Rexroth déploie des plateformes de service après-vente intégrées, garantissant une assistance en temps réel sur les sites industriels partout en Europe.
  • Services à haute valeur ajoutée : Saint-Gobain a lancé des dispositifs d’accompagnement à la construction durable, allant de la simulation thermique à la gestion des cycles de vie des matériaux.

L’hybridation croissante des métiers industriels et tertiaires #

À mesure que la frontière entre services et production se dissout, nous assistons à une transformation profonde des profils recherchés et à une recomposition interne des organisations. Des compétences transversales telles que la gestion de projet, l’analyse big data ou le pilotage de la relation client deviennent centrales dans la plupart des usines et centres de R&D.

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Cette hybridation stimule la coopération entre départements, favorise l’émergence de « chefs d’orchestre » capables de piloter des écosystèmes élargis, et encourage la montée en compétence continue. On le constate dans l’automobile où Stellantis regroupe sous un même pôle ingénieurs techniques, experts IT et responsables marketing pour concevoir de nouveaux services de mobilité connectée.

  • Métiers techno-commerciaux : Les ingénieurs d’affaires, capables de traduire une problématique industrielle en offre globale, sont désormais incontournables.
  • Gestion des données : Chez Renault, la valorisation des données générées par les véhicules connectés nourrit l’évolution des services d’assistance et d’optimisation de flotte.
  • Projets collaboratifs : Air Liquide multiplie les laboratoires d’innovation ouverts, réunissant chercheurs, ingénieurs et représentants clients autour de solutions énergétiques hybrides.

Impact des services sur la performance et la durabilité des entreprises industrielles #

L’intégration poussée des fonctions de service transforme radicalement la manière dont les industriels abordent les enjeux économiques, sociaux et environnementaux. La fidélisation accrue de la clientèle, l’augmentation de la durée de vie des équipements et la capacité d’adaptation aux nouveaux standards internationaux s’imposent comme des axes majeurs de compétitivité.

De grandes entreprises françaises comme Veolia et Suez s’appuient sur des offres complètes, associant diagnostic environnemental, maintenance sur site et solutions de recyclage. Cette démarche s’inscrit pleinement dans les logiques d’économie circulaire et de réparabilité, tout en générant de nouvelles sources de revenus. Nous sommes convaincus que ces stratégies contribuent non seulement à la pérennité économique des groupes industriels, mais renforcent leur ancrage territorial et leur image auprès des parties prenantes.

  • Performance environnementale : Le groupe Paprec, acteur du recyclage, accompagne les industriels dans la valorisation de leurs déchets et la réduction de l’empreinte carbone.
  • Optimisation énergétique : ENEDIS propose des diagnostics et actions ciblées pour optimiser la consommation d’énergie des sites manufacturiers.
  • Montée en gamme : Dans l’agroalimentaire, Lactalis structure son offre autour du contrôle qualité et de la traçabilité, répondant ainsi aux attentes croissantes en matière de sécurité alimentaire et de responsabilité sociétale.

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